mardi 22 novembre 2011

Nouvelle collection de poches pour mars-avril 2012 Thoreau, Joyce et Twain

128 pages
11,5 x 17
12 euros
La première édition de Chamber Music est parue en 1907 selon un agencement des poèmes effectué par les soins de Stanislaus Joyce, le frère de James. Néanmoins l’agencement initial avait un sens très particulier et c’est ce dernier que nous avons repris ici tel que conçu par Joyce en 1905. Joyce avait une intention tout à fait précise et la révélation de son projet originel donne à ces poèmes une place plus cohérente dans l’ensemble du corpus joycien. Il s’agit là d’un parfait petit roman : de la naissance de l’amour, de sa portée spirituelle à sa réalisation charnelle qui conduira, la passion déclinant à une possible amitié nouvelle entre les amants, à une nostalgique et tendre fraternité.
Il ne semble pas inutile de rappeler qu’à la même époque Ezra Pound se passionnera et traduira les Troubadours et qu’il sera celui qui reconnaîtra le premier le génie de Joyce. Il y a dans Chamber Music, en effet, des éléments qui relèvent de cette tradition courtoise et aussi un sens prononcé de l’épique (préoccupation majeure de pound qui sera incarnée par ses Cantos). Dans le premier poème se concentre une épopée : le poète dans sa singularité inaliénable, « parmi ses ennemis » avec « son amour », « son compagnon ». Ton épique renvoyant aussi bien à Homère et donc à Ulysse. Pound publiera le dernier poème de Chamber Music dans sa célèbre anthologie ‘imagiste’. Ce sera le début d’une bataille acharnée de Pound pour publier les livres de Joyce jusqu’à Ulysse. Notons aussi que dans son essai consacré à Joyce en 1918, Pound fera une étude de ses vers autant que de sa prose.
Concernant les Pomes penyeach, outre la restitution des audaces et des inventions formelles absentes dans le premier recueil, il s'agit d'un mélange d'ironie et de tendresse qui nous rappelle que ces vers sont de l'auteur d'Ulysse.
Quant à Ecce Puer, ce poèmes isolé dans sa perfection formelle, il résume un cycle : la mort (du père), la naissance (du petit-fils). Cycle central, à travers Vico, dans Finnegans Wake.
Le projet est de montrer que, même s'il ne s'agit pas de ses œuvres maîtresses, ses poèmes participent pleinement à l'ensemble de la construction joycienne et que c'est une erreur de les minorer, ou pire encore de simplement les marginaliser avec condescendance.



64 pages
11,5 x 17
9.50 euros

Le Phare de Haute-Terre
A partir de l’extraordinaire histoire d’un phare du Cap Cod – cette presqu’île du nord de la côte est américaine – Thoreau nous offre un merveilleux paysage de ce lieu singulier.
Histoire locale et légendes, histoires maritimes et la vie des hommes de la côte vivant des ressources de ce sol, ou attendant le retour des navires, traversent cet écrit. Ce phare est le point qui lie les hommes en mer à leur pays, les protège des dangers des marées et des récifs particulièrement dangereux. Thoreau décrit admirablement la vie des gardiens de ce phare, décrit la faune et la flore de cette partie du monde et aussi sa géologie spécifique. Il rend compte du quotidien de tous ceux qui vivent sur ce Cap, des nombreux qui ont perdu des proches en mer. Son expérience maritime, sa curiosité insatiable pour le vivant et pour les hommes rendent ce texte concis d’une rare richesse et d’une grande poésie.
Nuit et Clair de Lune
Thoreau vagabonde sous la lune, il convie les poètes et les mythologies pour enrichir cette rêverie. En véritable créateur et observateur attentif de chacun des mouvements des êtres, il fait de ce texte poétique un véritable petit manuel de philosophie. Les mouvements de la nuit s’opposent à ceux du jour et l’utilité des premiers viennent enrichir les seconds. La lune, ce phare pour l’homme sous les cieux nocturnes, est évoquée à l’aune de ces réflexions et illuminations.

48 pages
11,5 x 17
7.50 euros


Comment raconter une histoire
Mark Twain, après avoir précisé que les histoires humoristiques étaient spécifiquement américaines – contrairement aux histoires comiques ou spirituels –, entreprend de nous enseigner l’art de les raconter. Il donne de multiples exemples, développant ainsi sa verve et son sens de l’humour. Il profite de l’étrangeté que suppose l’humour pour faire une digression des plus étonnantes sur ce qu’il nomme le « télégraphe mental », à savoir ce que l’on pourrait confondre avec la télépathie et autres phénomènes. Comment le fait de penser à une chose, apparemment sans aucune raison, conduit au constat d’un événement survenant réellement après cela et ou bien le constat que deux choses furent pensées simultanément à des lieux de distance. Twain, dans son ultime exemple, se montre un maître de « l’humour noir ».
Les cinq sens de la vie
Ce court récit, un conte à proprement parler, se lit comme une parabole morale dont l’humour et l’ironie ne sont nullement absents.

samedi 12 mars 2011

Wallace Stevens : Parties d'un monde

160 pages
15 x 23
20 euros
Parts of a World (1942) était à ce jour, inexplicablement, le seul recueil de Wallace Stevens (1879–1955) à n’avoir jamais été traduit en français. La présente édition, augmentée de quelques poèmes écartés du recueil et de Harmonium par le poète, permet de combler cette lacune. Ce recueil est aussi, sans doute, le moins connu des ouvrages de Wallace Stevens, alors qu’il contient certains de ses poèmes les plus aboutis, composés entre The Man with the Blue Guitar et Notes toward a Supreme Fiction. Conçu comme un livre synecdotique, Parts of a World est habité par le thème unificateur de la guerre, que ce soit celle entre les nations, entre les éléments ou entre l’être et la conscience, que Stevens décrit comme le produit “du bourdonnement des pensées qui se sont échappées dans mon esprit”, en émettant une musique onirique au charme envoûtant.

Eugenio De Signoribus : Au commencement du jour

120 pages
15 x 23
20 euros

Eugenio De Signoribus (né en 1947) est aujourd’hui l’une des voix poétiques italiennes les plus importantes, lauréat du prestigieux Prix Viareggio de poésie en 2008, dont Principio del giorno, paru en 2000, est l’un des chefs-d’oeuvre. La présente traduction permet aux lecteurs français de continuer la découverte de ce poète de la mémoire, de la mélancolie et du pressentiment. L’oeuvre d’Eugenio De Signoribus, dans sa sensibilité aux souffrances de l’autre et aux drames contemporains, qu’il s’agisse des goulags, du fondamentalisme religieux, de la Shoah ou des émigrations en masse, fait penser immédiatement à celle d’un Paul Celan ou d’un Giorgio Caproni, qui baignerait dans une lumière aurorale, oscillant entre incertitude et espérance.

vendredi 14 janvier 2011

Philippe Blanchon : Le livre de Martin

224 pages
15 x 21
20 euros

Ces poèmes s’inscrivent dans un lieu et son l’histoire : faits énoncés ou passés à travers les mailles de la fiction. Lieux et Histoire visités par des personnages, Martin et Sandra, qui s’y trouvent confrontés…
Nous les suivons un jour et une nuit dans les deux parties de La ville et le cercle. L’histoire de Martin se poursuit comme on retrouve une ville, Toulon. Les livres, de James Joyce, Martin Eden de Jack London, notamment, traversent l’ensemble. Les citations (Cummings, Beckett…), les allusions (G. Oppen, Proust, Celan…) dessinent autant de personnages, de faits, de fictions, de paysages, d’exils, de passages… Mise en miroir par la composition : ces deux parties sont construites en sections de 5, 2, 4, 6, 1, 6, 4, 2, 5 poèmes.
La troisième partie Novembre en place est composée de poèmes de la main de Martin. Ils recouvrent une année. Leurs références y sont nombreuses, certaines récurrentes : Joyce (Stephen et Bloom), J. C. Powys (mythologie personnelle et relations amoureuses), Maïakovski (qui en 1921 revoit l’homme qu’il fut en 1915), Khlebnikov, Musil… Poèmes méditatifs dans lesquels la littérature est au cœur, mais aussi les sciences et la théologie. Ici chaque citation est replacée pour le besoin de la pénétration du sujet, de la saison, du mois, d’un état. La vie de Martin est ainsi reprise à travers ses lectures, ses “études” et ses silences enfin.
Après une journée et une nuit, c’est une année parcourue dans ce qui devient un retrait face à l’Histoire. Mais cette dernière se trouve, plus que jamais, centrale en ses derniers bouleversements et ses résonances persistantes.
Symétrie encore : La ville et le cercle et Novembre en place sont, chacun, composés de 70 poèmes.
Obsession de la fondation après la construction.
Le lyrique après/avec l’épopée.

Luís Aranha : Cocktails Poèmes choisis

126 pages
15 x 23
20 euros
Luís Aranha (1901–1987) fut un poète brésilien précoce à la carrière fulgurante. Il commence, en effet, à publier en 1922 et cessera toute activité littéraire après 1924 pour faire des études de droit avant de commencer une carrière diplomatique. Il est immédiatement salué par Sérgio Milliet (qui le traduit en français) et Mário de Andrade. Il participe à la fameuse Semaine d’Art Moderne de février 1922 au Théâtre Municipal de São Paulo, cession inaugurale de la modernité brésilienne. Présent aussi lors de la réception de Cendrars (Aranha est un des dédicataires de ses Feuilles de route). Durant cette courte période d’activité littéraire, il publiera uniquement en revue, notamment dans l’emblématique revue Klaxon.
Poète audacieux, volontiers provocateur et hyperbolique, ce qui l’inscrit dans l’histoire d’autres jeunesses tumultueuses de poètes européens (qu’ils soient futuristes, dadaïstes ou surréalistes) ayant aussi eux-mêmes cessé toute activité poétique pour des raisons tragiques le plus souvent. Luís Aranha, lui, s’efface simplement, sans pour autant être oublié par ses amis. Mário de Andrade lui consacrera une étude en 1932. Il a fallu attendre 1984 pour que ses poèmes soient rassemblés par Nelson Ascher et Rui Moreira Leite.
La présente anthologie reprend l’essentiel des poèmes de Luís Aranha. Elle est suivie des études que lui ont consacrées Sérgio Milliet et Mário de Andrade.

Sérgio Milliet : Poèmes modernistes et autres écrits

224 pages
15 x 23
20 euros

Sérgio Milliet (1898–1966) est né à São Paulo. De 1912 à 1920, il vit à Genève. C’est en Suisse que le jeune poète commence à publier, en français. Fin 1920, il retourne au Brésil où il noue des liens avec tous les écrivains brésiliens qui comptent alors (Mário de Andrade, Guilherme de Almeida, etc.). Son bilinguisme lui permet de faire le pont entre le continent sud-américain et l’européen.
Il rapporte des livres français et commence à traduire ses amis brésiliens. Il participe à la fameuse Semaine d’Art Moderne de février 1922 qui se tient au Théâtre Municipal de São Paulo. En 1923, il retourne à Paris où il fréquente Cendrars, Larbaud, Satie, entre autres, et publie, à Anvers, un nouveau recueil écrit en français Œil-de-Bœuf.
À Paris, il retrouve aussi son compatriote Oswald de Andrade et la peintre Tarsila do Amaral. Il se trouve au Brésil en 1924 pour la venue de Blaise Cendrars (il sera un des dédicataires de ses Feuilles de Route). De fin 1924 à fin 1925, il est à nouveau entre les deux continents ; il écrit en français et en brésilien, collabore à la revue anversoise de Michel Seuphor, Het Overzicht, y publiant ses propres poèmes ou des traductions de ses amis brésiliens.
Cet ouvrage rassemble les textes les plus importants de ces années décisives, textes français ou traduits du portugais. On y découvre un poète, un écrivain à la prose singulière et un critique central, avec Mário de Andrade, pour l’histoire des lettres brésiliennes modernes.

Sérgio Milliet - Roger van Rogger

C'est le hasard qui nous a fait "cohabiter" Sérgio Milliet et Roger van Rogger  - pour le tableau de couverture - le peintre ayant vécu au Brésil. Antoine Chareyre a découvert, au Brésil, un texte du poète sur le peintre. Nous voilà en plein "hasard objectif". Voici le texte, d'autre part, étrangement prémonitoire :


« En 1945 déjà j’observais à quel point chez Van Rogger l’artiste est fidèle à l’homme. Ce qui nous convainc le plus dans sa peinture, c’est exactement cette sincérité qui n’hésite pas devant les conséquences, qui n’accepte, pour ainsi dire, aucun renoncement, et met autant d’amour dans une marine romantique, intensément vécue, que dans la solution cérébrale d’une nature morte en tant que problème pictural. C’est là, d’ailleurs, ce qui caractérise les grands artistes, les créateurs, ceux qui, à leur réalisation intégrale, sacrifient le succès qu’ils pourraient atteindre par la standardisation, par l’obéissance à un style trouvé en un moment heureux et dès lors répété sans pudeur. La création est une sublimation de l’angoisse, laquelle sublimation ne peut exister que lorsque l’artiste a conscience de sa responsabilité. L’artiste crée seulement, par conséquent, quand il ne s’abandonne pas à la facilité de la copie, fût-ce la copie de ses propres solutions. En effet, à partir du moment où il commence à répéter celles-ci, il ne se confronte plus aux problèmes, au contraire il se contente de feindre, de représenter, à l’attention du public ou de la critique. D’artiste il devient capitaliste, il se met à vivre des rentes d’un capital. Cela enrichit bien souvent l’individu, mais tue l’artiste.
En se refusant aux transactions de cette espèce, Van Rogger dresse toutes sortes d’obstacles à l’approbation de la critique et du public. Mais il parvient à une récompense plus grande : la satisfaction de ne pas se trahir lui-même. »
(traduction A. Chareyre)

Lettrisme, Vue d'ensemble sur quelques dépasssements précis

264 pages
16 x 24
30 euros
Un ouvrage complet reprenant l’histoire du mouvement lettriste depuis son origine jusqu’à ses activités les plus récentes.
Sommaire :
Robert Bonaccorsi : Présentation.
Roland Sabatier : Vue d’ensemble sur quelques dépassements précis.
Philippe Blanchon / Roland Sabatier : Quelle exposition pour le lettrisme ?
Isidore Isou : Explications sur la Créatique ou la Novatique.
Philippe Blanchon : Isou, le lettrisme et les lettristes.
Isidore Isou : Manifeste de la télescripto-peinture.
Eric Fabre : La méca-esthétique.
Isidore Isou : Mode d’emploi du supertemporel.
Roland Sabatier : Le dit et le lit dans « Initiation à la haute volupté ».
Sandro Ricaldone : La marche sans fin du film supertemporel.
Catherine Goldstein : Introduction à un traité de mathématiques.
Isidore Isou : Du sourire de la Joconde à l’hyper-sourire et à l’hyper-rire d’Isidore Isou, en passant par un hommage à Marcel Duchamp.
Anne-Catherine Caron : Narration et prose dans le lettrisme.
Roland Sabatier : Du Soulèvement de la jeunesse à la carte de la culture.
Isidore Isou : Œuvre d’art corporel.
Roland Sabatier : Positions du lettrisme.
Isidore Isou : En guise de conclusion provisoire.
Bibliographie générale.
Biographies des artistes et des auteurs.